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Rapport sur les conditions de banque dans l'UEMOA - 2024

Le rythme de progression de l’activité économique mondiale s’est maintenu en 2024, en lien avec l’assouplissement des politiques monétaires et la reprise de la demande intérieure dans plusieurs économies avancées, grâce notamment à une hausse des salaires réels. Toutefois, les tensions géopolitiques, la fragmentation géoéconomique et les signes de ralentissement de la croissance en Chine liés aux faiblesses du secteur immobilier ont pesé sur la dynamique globale. Selon le Fonds Monétaire International (FMI), dans ses perspectives économiques mondiales d’avril 2025, le taux de croissance de l’économie mondiale est ressorti à 3,3% en 2024, après une réalisation de 3,5% en 2023.

L’activité économique dans l’UEMOA est demeurée globalement dynamique en 2024, en dépit du ralentissement économique à l’échelle mondiale et de la fragilité du climat sociopolitique et sécuritaire dans la sous-région ouest-africaine. Selon les estimations disponibles, le PIB de l'Union a augmenté de 6,3 % en 2024, après une réalisation de 5,2 % en 2023. Les pressions inflationnistes se sont atténuées. Le taux d'inflation, en moyenne annuelle, est ressorti à 3,5% en 2024 contre une réalisation de 3,7% en 2023. Ce repli est lié d’une part à la dynamique baissière des cours mondiaux des produits alimentaires importés par les pays de l’Union, dont l’indice a reculé de 3,4% au cours de l'année 2024 après un affaiblissement de 9,8% un an plus tôt, ce qui a contribué à une diminution des prix des produits importés. D’autre part, le ralentissement des prix en 2024 s’explique par l’absence de tension sur les cours internationaux des produits pétroliers.

Dans ce contexte, l'offre de crédit bancaire dans l'Union a maintenu sa tendance haussière, à l’instar des années précédentes. En effet, le volume de prêts mis en place s’est inscrit en hausse de 9,8%, ressortant à 21.831,2 milliards en 2024, après 19.889,1 milliards en 2023. Selon le secteur institutionnel des bénéficiaires, le volume des concours accordés s’est accru dans tous les compartiments notamment celui des Institutions Sans But Lucratif au Service des Ménages (ISBLM) (+33,0%), des sociétés financières (+29,2%) et des Administrations publiques (+11,4%). Il a augmenté de 8,5% en 2024 pour les ménages et 7,3% pour les sociétés non financières. La structure des crédits, selon la nature du débiteur, reste dominée par ceux aux sociétés non financières (73,9%), qui sont suivis par les ménages (18,0%). Les crédits aux Administrations publiques représentent 6,3% des montants accordés en 2024. Suivant la maturité, l’accroissement des crédits en 2024 est dû aux concours de long terme (+36,8%) ainsi qu’aux prêts à moyen terme (+18,5%). En outre, la structure des crédits selon la durée est restée en faveur des facilités à court terme (75% en 2024 contre 79% en 2023), suivis de celles à long terme (15% en 2024 contre 12% en 2023) et à moyen terme (10% en 2024 contre 9% en 2023).